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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/43

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rendu ſi ſenſible quelques heures auparavant ! quelle différence de l’Epoux de la nuit à celui du matin ! elle ſentoit pourtant qu’elle aimoit, les agitations de ſon cœur l’en inſtruiſoient aſſez ; mais pour qui s’atendriſſoit-elle ? C’étoit-là l’écüeil de toutes ſes réflexions ; attachée à une chimére dont tout ce qu’elle voyoit ne lui offroit point la réalité, elle ſe perdoit en raiſonnemens, ſans pouvoir en faire un juſte. Toute la Cour qui vint à ſa toilette, ne la tira point de ſes rêveries ; elles lui cauſoient des diſtractions qui furent remarquées. Les Politiques en tirérent diverſes conjectures, dont pas une ne viſoit à la vérité. La préſence d’Agamil qui entra chez la Reine, partagea l’attention des Courtiſans ; il avoit d’abord l’air auſſi gai que Sterlie l’avoit triſte : mais la vûë d’Ardentine, qui parut un moment après, l’é-