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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/62

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dans des abîmes affreux, ſans ſçavoir quel chemin il avoit tenu pour y arriver.

Son éclair lui découvrant les ſentiers de ce ſombre Royaume, le conduiſit par une infinité de détours, dans des ſoûterains qui renfermoient les corps de ſes Sujets, & celui de la Reine. Ils étoient rangés les uns devant les autres, & paroiſſoient immobiles. Son premier ſoin fut de chercher Sterlie ; déja il croyoit la découvrir dans un coin de la caverne, lorſqu’un bruit terrible qui ſe fit entendre, l’étonna tellement, qu’il reſta à l’endroit où il étoit ſans pouvoir avancer, ni reculer. Les portes du ſoûterain s’ouvrirent avec un fracas épouventable ; une légion de Gnômes entrérent pêle-mêle, faiſant des hurlemens & des grimaces ſi horribles, que Tanaſtès ſentit tout ſon ſang ſe glacer : il auroit voulu ſe