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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/63

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dérober à leurs regards ; & n’oſant fixer les ſiens ſur eux, il ſe tourna du côté de ſes Courtiſans. Les cris des Gnômes redoublant, il ſe fit un mouvement extraordinaire parmi les corps des Zarimois, en ſe choquant les uns contre les autres : ils ſe mêlerent avec tant de confuſion, que bientôt on ne diſtingua plus que des objets informes, qui diminuant inſenſiblement, fondirent enfin tout-à-fait. L’eſpace qu’ils avoient laiſſé vuide par leur diſparution, fut ſoudain rempli par une quantité d’yeux, qui ſe multipliant à l’infini, firent un effet ſi étrange, que le courage du Prince ne pût ſoutenir contre l’impreſſion que cette vûë fit ſur lui. La peur le ſaiſit, il ſe fit une révolution ſubite dans tous ſes ſens : ſes forces l’abandonnèrent, & tombant par terre ſans mouvement, ſa chûte créva le nuage ; la foudre