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Page:Bonafons - Tanastés, conte allégorique, 1745.djvu/7

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fils. Dans le moment la ſcène fut changée ; à une attention inquiéte qui regnoit parmi ces peuples, ſuccéda une joïe vive & inexprimable : tous les viſages étoient riants, & s’entr’annonçoient le bonheur qui venoit de leur arriver ; il ſembloit que la Nature eût pris pour eux une face nouvelle depuis qu’il y avoit un homme de plus ſur la terre. Les Silphes examinoient tout en ſilence ; & peut-être l’auroient-ils gardé long-tems, ſi Amariel ne l’eût rompu le premier. Quel excès de folie ! s’écria-t’il, & que penſez-vous de ces mortels qui ſe livrent à des tranſports de joïe pour la naiſſance d’un Maître dont ils ignorent les bonnes & mauvaiſes diſpoſitions à venir ? Ne devroient-ils pas plutôt apréhender que celui pour la venuë duquel ils ſe réjoüiſſent, ne leur donne lieu de ſe repentir de leur allégreſſe pré-