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Page:Bonaparte - Œuvres littéraires, tome 1, 1888.djvu/16

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tante ; aussi n’avons-nous rien négligé pour atteindre ce but.

Napoléon Bonaparte est peut-être le moins connu de nos grands prosateurs. Ses écrits, qui touchent à tant de genres : polémique, lettres, éloquence, mémoires, histoire, philosophie, gisent dispersés aux quatre vents de la publicité, au hasard de la librairie. Nous avons pensé que leur réunion, leur classement, seraient choses utiles à la France. De cette façon, les lecteurs pourront mieux se rendre compte du génie de l’homme et juger d’une œuvre qui, quoique confinant sur bien des points à la polygraphie, n’en contient pas moins des beautés d’art de premier ordre. Un de nos jeunes écrivains, M. Tancrède Martel, déjà connu du public par un talent réel de poète et de prosateur, a bien voulu se charger de ce soin. Laissant de côté toute pensée politique, il a présenté au monde lettré un Napoléon homme de lettres, complet, bien mis en relief, de façon à préparer les voies à ceux qui seront tentés de s’occuper encore de ce vaste sujet.

Dans la présente édition nous avons d’abord été dirigé par la pensée qu’il fallait, avant tout, remettre en lumière tout ce qui, chez Napoléon, contient une valeur littéraire. Nous ne nous sommes écarté de ce principe qu’une seule fois, lorsqu’il s’est agi de publier les œuvres de début de notre écrivain. Là, nous l’avouons, nous avons fait une place plus large à la curiosité. Quant aux Lettres, si nombreuses, notre cadre nous imposait forcément des restrictions. Toutes celles que nous publions ont eu la consécration de l’histoire ou du public lettré. Le lecteur, nous n’en doutons pas, ne sera point fâché de les retrouver ici.