Page:Bonaparte - Le Souper de Beaucaire ; Lettre à Matteo Buttafoco, 1821.djvu/16

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un voyage à Dole (Jura) nous eûmes occasion de visiter M. Joly (Jos.-Fr.-Xav.), imprimeur en cette ville, possesseur d’une bibliothèque qui atteste ses connaissances et son bon goût. Nos yeux se promenaient avec complaisance sur les richesses bibliographiques de son cabinet ; ils s’arrêtèrent sur un volume fort mince, qui se faisait distinguer, au milieu d’une quantité de reliures de luxe, par la recherche qui avait été mise à la sienne : c’était la Lettre de M. Buonaparte à M. Matteo-Buttafoco. Nous apprîmes alors, de la bouche de M. Joly, que cette brochure était sortie de ses presses, en 1790 ; que Bonaparte, qui était alors lieutenant au régiment de la Fère, artillerie, en garnison à Auxonne, en avait revu lui même les dernières épreuves ; qu’à cet effet il se rendait à pied à Dole, en partant d’Auxonne à quatre heures du matin ; qu’après avoir vu les épreuves il prenait, chez M. Joly, un déjeûner extrêmement frugal, et se remettait bientôt en route pour rentrer dans sa garnison, où il arrivait avant midi, ayant déjà parcouru dans la matinée huit lieues de poste. »

« Bonaparte entra dans le corps royal de l’artillerie en 1785. Du régiment de la Fère, où il fit ses premières armes, il passa dans celui de Grenoble, en garnison à Valence, où il était en 1791, le quatrième des premiers lieutenans de première classe (Voyez l’État militaire du corps de l’artil-