été un préjugé encore plus certain des malheurs, de l’anéantissement total où tout serait tombé.
M. Paoli avait rêvé de faire le Solon ; mais il avait mal copié son original : il avait tout mis entre les mains du peuple ou de ses représentans, de sorte qu’on ne pouvait exister qu’en lui plaisant. Étrange erreur ! qui soumet à un brutal, à un mercenaire, l’homme qui, par son éducation, l’illustration de sa naissance, sa fortune, est seul fait pour gouverner. À la longue, un bouleversement de raison si palpable ne peut manquer d’entraîner la ruine et la dissolution du corps politique, après l’avoir tourmenté par tous les genres de maux.
Vous réussîtes à souhait. M. Paoli, sans cesse entouré d’enthousiastes ou de têtes exaltées, ne s’imagina pas que l’on pût avoir une autre passion que le fanatisme de la liberté et de l’indépendance.