Page:Bonaparte - Le Souper de Beaucaire ; Lettre à Matteo Buttafoco, 1821.djvu/37

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englouti le patrimoine pour accroître un héritage qui devait être le sien, s’est trouvé réduit dans la misère avec une nombreuse famille.

Vos affaires domestiques arrangées, vous jetâtes un coup d’œil sur le pays : vous le vîtes fumant du sang de ses martyrs, jonché de victimes multipliées, n’inspirer à tous pas, que des idées de vengeance. Mais vous y vîtes l’atroce militaire, l’impertinent robin, l’avide publicain, y régner sans contradictions, et le Corse accablé sous ses triples chaînes, n’oser ni penser à ce qu’il fut, ni réfléchir sur ce qu’il pouvait être encore. Vous vous dîtes, dans la joie de votre cœur : les choses vont bien, il ne s’agit que de les maintenir ; et aussitôt vous vous liguâtes avec le militaire, le robin et le publicain. Il ne fut plus question que de s’occuper à avoir des députés qui fussent animés par ces sentimens ; car pour vous, vous ne pouviez