Monsieur, la haute estime que je vous porte, et je vous prie de recevoir l’assurance de mes sentiments distingués.
LETTRE
DE
LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE
AU JOURNAL Le Loiret.
Le conseil général de la Corse ayant émis à l’unanimité, dans la session de 1843, le vœu que la famille de Napoléon fut rappelée de l’exil, et que Louis-Napoléon fût rendu à la liberté et à la jouissance de ses droits de citoyen français, le journal le Loiret s’occupa à cette occasion du prisonnier de Ham, et lui demanda à quel titre il rentrerait dans la grande famille française, si les portes de sa prison venaient à s’ouvrir, et si le Gouvernement mettait fin à l’exil dont sa famille est frappée.
Louis-Napoléon adressa aussitôt à ce journal la réponse suivante, qui fut alors publiée par plusieurs autres journaux.
« Monsieur,
« Je réponds sans hésitation à l’interpellation bienveillante que vous m’adressez dans votre numéro du 18.
« Jamais je n’ai cru et jamais je ne croirai que la France soit l’apanage d’un homme ou d’une famille ; jamais je n’ai invoqué d’autres droits que ceux de citoyen français, et jamais je n’aurai d’autre désir que de voir le peuple entier, lé-