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Canadiennes d’hier

Je n’en ai plus pour longtemps, à présent, avant de partir pour l’Europe. Gustave a décidé d’envoyer nos fils étudier à Paris ; ses moyens lui permettent de leur donner ce vernis. Ici, dans les collèges. on est trop indulgent pour les fils de famille, leurs études s’en ressentent. Nous n’avons pas l’intention de les faire recommencer leurs classes — cela les mènerait trop loin — mais ils vont suivre des cours libres de haute philosophie, de sciences sociales, etc. Je les confierai à un correspondant sûr, je les installerai confortablement et j’ai pensé de les abonner à « l’Université des Annales » qui présente tous les hivers un programme de conférences extrêmement intéressantes.

Comme je ne pourrai pas, tout de même, revenir immédiatement à Montréal et que Paris, depuis la guerre, ne m’attire plus autant, — il est devenu trop américain, — je me propose de porter mes pas du côté de Genève. On me dit que la ville est superbe et que les grands couturiers de Paris y exposent leurs dernières créations. C’est comme à Nice, d’ailleurs, on voit là, dans les vitrines, des choses qu’il faut découvrir, à Paris.

Et puis, il y aura, bientôt, l’ouverture des sessions de la Société des Nations. Je serais enchantée d’assister à quelques-unes des séances. Cette assemblée des plus puissants cerveaux de l’univers devrait être bien imposante. Il se trouvera très probablement dans l’entourage de ces messieurs un — peut-être plusieurs — des visiteurs distingués que nous avons reçus à notre table depuis quelques années ; il se fera, je n’en doute pas, un devoir de me

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