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Canadiennes d’hier

Je vous embrasse, ma chère Sylvie, et je tends cordialement la main à M. Jacques Carrière.

V. A. Tessier

Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 27 septembre 1912
Chère madame,

Elles fondaient dans la bouche, ou plutôt, elles nous ont fondu dans la bouche, car nous avons fini de les manger. Comment assez vous remercier de vos délicieuses reines-Claude, mûres à point, déposées avec tout leur duvet sur un lit de feuilles d’érables ; offertes par votre lettre avec la bonne odeur de votre jardin et la poésie d’un beau jour d’automne à la campagne ; et, pas envoyées par la poste, apportées avec précaution par un charmant commissionnaire ! Il fait bien les choses le beau soleil de St-Jean, chère madame, non seulement il mûrit les fruits à la perfection, mais il fait aussi des artistes en amabilité.

J’aurais voulu que M. Dumas reste jusqu’à l’arrivée de papa et qu’il prenne le thé avec nous, mais il n’y a pas eu moyen de le garder. Je n’ai pas osé trop insister parce qu’il m’a dit que vous l’attendiez sans faute par le train du soir.

Cati avait tiré, de la plus haute tablette de l’armoire de la salle, notre compotier de porcelaine des grandes occasions ; j’avais dressé dedans, sur les feuilles d’érables, les beaux fruits odorants et

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