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Canadiennes d’hier

J’attendrai une autre lettre avant de prendre mes dernières dispositions. Toutefois, n’allez pas croire qu’il fait chaud, à Québec, à la fin de décembre ; et St-Jean-Port-Joli, c’est un pôle magnétique, mais ce n’est pas le pôle nord !

J’ai un manteau de fourrure, des snowboots (parlons français), une toque et un manchon de fourrure ; mon manchon n’est pas grand, mais je mets le bout de mes doigts dans mon manchon, et, quand le froid pique, je m’en protège le nez ou les oreilles.

Mon vieux mousquetaire, lui, a votre roman entre les mains. Il préfère le lire seul et je n’ai pas cru devoir le lui refuser. Au point où nous en sommes, chère madame, je crois que vous m’auriez autorisée à le lui passer. Ce n’est pas vous trahir, c’est vous montrer telle que vous êtes, c’est-à-dire tout à votre avantage. Papa ne me communiquera probablement pas ses impressions ; je vous dirai les miennes de vive voix quand j’aurai [a grande joie de vous revoir.

Sylvie

Mlle Sylvie Carrière à Mme Tessier
Québec, 28 décembre 1912.
Chère gros’maman,

Vous devez être bien fatiguée et bien contente que la Noël soit passée. J’espère que vous ne paierez pas trop cher le gros plaisir que vous avez fait à la petite Sylvie. Je serais malheureuse si j’appre-

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