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ANTOINE MANSEAU.

tré dans le Diocèse, il gouverna plusieurs Cures et mourut au cap St. Ignace en 1859 ou en 1860.

Durant le voyage, ils furent témoins d’un singulier combat, celui de la baleine avec un espadon dentelé, qui se livra à une quinzaine d’arpents du vaisseau et dura plus d’une demi-heure. On en fut averti par un grand bruit que firent les combattants, et tout le monde courut sur le pont pour jouir d’un spectacle aussi curieux que terrible.

La baleine, qui n’a que sa queue pour se défendre de son ennemi, cherchait à le saisir pour l’écraser d’un seul coup. Comme apparemment, l’espadon échappait à ses coups, à cause de son agilité, elle entra en fureur, et les coups qu’elle frappa sur l’eau, ainsi que ses mugissements faisaient un fracas épouvantable. À la fin, l’espadon bondit en l’air et retomba sur son adversaire en présentant le dos. Il parut d’une longueur de quinze pieds, et il s’éleva à environ dix pieds en l’air. À ce moment, le combat cessa, du moins on ne vit plus rien, et le bruit ne se fit plus entendre.

Arrivé à Tracadie, où il devait hiverner, le nouveau Missionnaire y trouva encore son prédécesseur, Mr. Pichard, prêtre français, qui y résidait depuis plusieurs années. Comme on était alors au 10 Novembre et qu’il n’y avait