tribus (Ha-pa, Metchî, Dimal, etc…), bien que comprises dans les mêmes limites, ne contracteraient pas mariage avec eux.
L’histoire du Bhoutan est entièrement à faire ; l’éloignement
où ce pays a vécu jusqu’ici explique qu’on
ne trouve à peu près aucun renseignement sur lui
dans les chroniques des nations voisines, et les
siennes mêmes ont disparu par la perte des manuscrits
et des bibliothèques des couvents détruits par le feu,
les tremblements de terre et les inondations : c’est
ainsi notamment qu’ont péri les collections de la
capitale, Punakha, en 1832 et en 1897, ainsi que la
grande imprimerie indigène de Sonagarchi en 1889.
En dehors des biographies (namta) des dix derniers hiérarques du pays, on connaît un manuscrit, le Lhocho-ping, qui contient quelques notes sur l’histoire du lamaïsme au Bhoutan. Déjà signalé par Waddell, il a été consulté par M. White qui a résumé le peu qu’on sait du passé du pays : jusqu’à la conquête tibétaine, à la fin du xvie siècle, ce ne sont guère d’ailleurs que des fables, dont ce dernier auteur n’a pas même entrepris la critique. Nous devons nous montrer plus exigeants.
Les plus anciennes légendes, qui remonteraient au viie siècle avant notre ère, parlent d’un conquérant, Sangaldip, qui, venu du Koutch-Bihar, aurait soumis le Bengale, l’Assam et le Bhoutan, avant d’être défait par Piran Visah, général du roi mythique du Touran, Afrasiab. Il n’y a rien à tirer de ce conte[1] venu pro-
- ↑ Peut-être cependant s’y mêle-t-il un vague écho des con-