Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/229

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— Il est parti pour Agen ? demanda enfin Élie avec calme, mais exprimant un étonnement qui n’étoit point simulé.

— Ne le saviez-vous pas ?

— Il devoit partir pour Arles.

— Pour Arles !… il vous l’avoit promis ?

— Oui, je ne me trompe pas, c’est bien à Arles qu’il devoit venir…, quoique cette promesse lui fût échappée à travers les idées les plus contraires et pendant qu’un violent combat se livroit dans son esprit entre deux volontés.

— Il hésitoit s’il viendroit à Arles, et il est parti pour Agen !… Je ne le verrai plus ! je ne le verrai plus ! et vous, bon vieillard, que j’accusois de cruauté, vous ménagiez ma foiblesse de femme, vous vouliez me taire l’insultante moquerie de cet homme… je ne le verrai plus ! — Elle tomba sur ses genoux en pleurant à sanglots.

Croire que le juif fût ébranlé de ce désespoir d’amour, ce seroit faire preuve d’une pro-