Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peur de toute la vie, par une spéculation de tous les instans, n’auroit offert au regard du physiologiste, peut-être même à l’investigation du scalpel, qu’un monstre animé, échappant à l’analyse par la hideur de ses formes, rappelant l’araignée, et exerçant la féroce agitation de cet animal sur une seule fibre, motrice d’une seule passion, l’avidité. Cette passion trompée, l’épouvantable organe qui représentoit le cœur d’Élie Déé souffroit, s’agitoit, se noyoit dans un venin infect qui portoit au cerveau du malheureux juif tous les miasmes putrides dont se nourrit la vengeance, dont s’inspirent les préméditations funestes.

Élie Déé, voyant les larmes, entendant les sanglots d’une jeune fille aux prises avec les angoisses de l’amour, pouvoit-il être ému ? Non. Laure de la Viloutrelle, à genoux devant lui, lui parlant de Michel de Nostredame, ne pouvoit que lui rappeler les circonstances de la perte du trésor d’Abraham Ochosias. Une infernale idée lui vint.

— Pourtant, dit-il, je ne dois pas être com-