Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/250

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de son ami, parcourt les lieux où s’étoit montrée la lueur du follet, il trouve sous ses pas du sang ; il en suit la trace… Le sang aboutit à une fosse toute récente, ou aux abîmes d’une fondrière, ou aux profondeurs d’un fleuve…

— Et derrière la gaze noire d’un voile, vous avez vu cette lueur ?

— J’ai vu encore un visage mille fois plus joli que celui de la Laurette, dont le père est goutteux et boit de l’eau de saint Caprais… Mais, dans l’ovale de ce visage, j’ai reconnu toutes les lignes qui un jour m’ont tant frappé, lorsque j’examinois une fille de l’enfer, tentatrice de saint Antoine, représentée dans un tableau qui ornoit l’oratoire secret de notre illustre Pierre Galant, directeur de Boncourt… Seulement la fille d’enfer étoit nue. — Elle avoit mêmement teint brun et pâle, bouche pincée… ; puis, mes oreilles ont entendu la femme d’un sacristain qui venoit de coudre le suaire d’un riche… Mais, qu’ai-je besoin de vous redire cela ? » dit, en s’interrompant, le malin enfant.