Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/293

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reposer dans vos bras… Ah ! maître, vous venez de dire que je serois malheureuse ! Anice avoit parlé vivement ; sa voix, de plus en plus oppressée, étoit brisée par les sanglots, et s’éteignit lorsque les pleurs, jaillissant de ses beaux yeux, inondèrent son visage.

— Malheureuse ? vous ! s’écria Nostredame rendu à lui-même, car ses étranges paroles n’avoient été que la continuation involontaire de sa rêverie. — Malheureuse ! eh ! pourquoi, chère Anice ! ai-je pu dire cela ? Non, ce n’est point pour une telle fin que je vous ai désirée pour épouse. Aimable femme, vous malheureuse ! Que Dieu me juge et me punisse avant ma faute, s’il n’existe pas en moi la volonté ferme d’assurer votre bonheur.

— Et ce signe, maître Michel ? interrompit Anice, en portant un doigt à son front.

— De quel signe parlez-vous ?

— A-t-il donc déjà disparu ? demanda naïvement la jeune épouse.