Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

présenta le vase, elle laissa voir un embarras dont la cause réelle ne pouvoit être pénétrée.

— Au nom de madame la Vierge, mère de Jésus, s’écria le joyeux Minard, buvez cette eau, belle cousine, elle donne la fécondité aux épouses ; s’il peut en résulter quelques petits désirs d’amour, laissez-en, ne fût-ce qu’une goutte, à cette jolie bouche que voyez là, si timide devant vous.

— Est-il vrai, dit Anice à Laurette, qu’un peu de cette eau porteroit le contentement et l’espoir en votre cœur ?

— Oh ! non, dame de Nostredame, le jour n’est pas venu pour moi ; et votre beau cousin ne peut me vouloir en l’ame des désirs d’amour, n’ayant point d’amoureux.

— Si quelque rossignol, égaré sur nos toits, entendoit ceci, belle enfant, dit Minard, peut-être démentiroit-il si prude et si ingrate parole.

— Il faut donc boire ? demanda Anice.

— Oui, dirent toutes les jeunes filles.