Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/316

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— Laurette, — reprit l’écolier avec sa vivacité habituelle, — je vous choisis pour marraine.

— Et d’abord, répliqua Anice, prions Dieu qu’il nous renvoie sain et sauf de la ville d’Arles, où est la peste, le noble Michel de Nostredame.

— Buvez donc, belle cousine, au retour de l’époux et à sa postérité.

Anice leva le vase d’une main tremblante, l’approcha de ses lèvres, et but tout d’un trait l’eau de la source de saint Caprais, empoisonnée par le misérable Élie Déé. Après avoir satisfait à l’usage, elle distribua aux jeunes filles des jouets, des ouvrages à l’aiguille, et des verroteries qui avoient occupé ses premiers loisirs.

— Que chacune de vous, dit-elle ensuite, boive bientôt comme je viens de le faire, au bonheur de son époux.

— Q’avez-vous ? — s’écria Laurette, vous pâlissez.