autel se marioient les femmes qui avoient manqué à l’honneur, et l’anneau que le marié passoit au doigt de l’épouse étoit de paille.
Il faut convenir que Mariane de Montluc, confidente de madame de Valentinois, belle et ardente personne, une des conquêtes faciles du roi, avoit imaginé là un moyen bien cruel, ainsi que l’avoit dit le sire de Salvoison, pour désoler la jeune compagne de Barozzi. Celle-ci ignoroit complétement l’infamie que consacroit le prêtre à la chapelle de Sainte-Marine. Le Vénitien, pour obtenir mademoiselle de Montluc, auroit pis fait encore ; il proposa à Clarence un mariage qui pût la préserver des conséquences d’une lassitude mutuelle, elle accepta ; et, toutes choses préparées par les raffinés, confidens de son fiancé, elle se rendit belle, presque naïve et toute émue par l’influence d’un sacrement aussi imposant, à l’église des prostituées.
La foule s’y trouvoit. Mariane de Montluc, masquée, étoit debout près de l’autel ; vis-à-vis d’elle, quatre religieux guillemites, le visage entièrement caché par une bavette noire