Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/134

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— Offenser ainsi une pauvre fille, en même temps que la rendez si fière de votre amour ! mon père, sire, n’est point hérétique…

— Il est né d’un juif, mon enfant…

— Il est bon catholique, sire ! répliqua Clarence avec une impatience telle, que des pleurs jaillirent de ses yeux.

— Bien ! bien ! dit le roi, se rapprochant d’elle, et passant légèrement le revers de sa main sur les yeux de la jeune fille, comme pour en essuyer les larmes. — Femme qui pleure persuade et ne ment pas… si elle ne s’appelle pas Catherine, — ajouta-t-il à demi-voix, — car le duc d’Urbin m’a donné une Catherine, vois-tu, qui est traîtreusement habile dans l’art de la sensibilité !… Toi, mon enfant, tu parois sincère. — Écoute, des deux messes que je me suis imposées pour demain, une sera dite pour toi et moi dans un oratoire dont mon confesseur seul a l’accès… la conjuration du maléfice sera plus complète ; et si, par malheur, la science astrologique avoit endiablé ce joli corps, la sainte messe, écoutée