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Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/165

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sa mère ?… Eh bien ! non, je me trompe, ma vue s’égaroit, je ne la voyois pas… C’est encore Laure de la Viloutrelle !… Tuer mes deux femmes, bien ; mais ma fille ? pour la placer, vierge et pure, aux côtés de la mère du Christ ?… Oh ! non. Ma fille, Antoine Minard, elle l’a prostituée !… Elle a présenté à ses lèvres l’ambroisie païenne, la coupe d’or des repas impurs ; elle a fait monter à son cerveau l’enivrante vapeur des encens du sérail… Malheureux Nostredame !… Il pleura amèrement ; Minard laissa couler des larmes qui devoient calmer sa souffrance ; mais cette douleur de l’homme foible fut de courte durée, Michel de Nostredame poussa un cri brisé par un sanglot, il se dressa, l’œil fixe et grand ouvert.

— Et pourquoi donc m’appelle-t-elle à Paris, cette reine ? Quelle cruauté d’arracher un pauvre père à l’ignorance de son infamie !… Que veulent-ils de moi ?… Minard, si Dieu en effet, par une explicable compensation donnée dans sa justice, accorde parfois à mon es-