Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/221

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dens de cette nuit, irritées au plus haut point, faisoient vibrer cette fibre si miraculeusement placée dans son cerveau, pour y développer l’entendement et la vue ; et à un moment d’abattement succédoit une crise, d’hallucination on peut le dire, la plus forte peut-être, la plus distincte qu’il ait encore ressentie. Ce pouvoir magique qui se manifestoit si terrible et si lucide troubloit la raison de la religieuse, et la livroit au vertige de la peur. Un mot échappé à Michel, et qui mettoit à jour une pensée bien secrète de Laure, mettoit le comble à son effroi…

— Revenez à vous ! Nostredame, revenez à vous ! s’écria-t-elle encore, se dressant derrière le prie-dieu, comme s’il eût dû, sainte barricade, la protéger contre la fureur du prophète.

Nostredame, toujours plongé dans son rêve extatique, alla droit aux cierges, en prit un, éteignit l’autre, marcha vers la porte, l’ouvrit, et s’arrêtant alors, se retournant vers l’empoisonneuse :