Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/230

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— Catherine de Médicis m’a rendu ma fille !… Une fois du moins la jalousie, l’intrigue des cours auront fait une bonne œuvre ! Oh ! qu’avec joie je vais fuir de ce Paris ! qu’avec joie je vais rentrer dans l’humilité de ma solitude !… Princes, reines, gloire du monde, vous frapperez à ma porte, elle sera de bronze, et ne s’ouvrira pas !… La Providence a permis pour moi la curiosité de cette reine… maintenant, adieu à ce fatal pays, qui ne me laissera qu’un bon souvenir, celui de vous avoir revu…

— Revu, — répéta Nostredame, en plaçant sa main sur l’épaule du président, qu’il regarda avec l’expression d’une subite terreur. — Je vous ai revu, Minard, excellent homme ! dont la jeunesse enjouée et naïve m’a montré toute la précocité de volonté d’une ame bonne et généreuse. Je vous ai revu !… attendez donc, que je recueille un instant mes esprits. Soit le jour, soit la nuit, j’ai, les yeux ouverts, de ces sommeils terribles, pleins de rêves, qui ne sont ni dans le passé, ni dans le