Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/233

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connoître ?… Ton geste incrédule, repousse ma parole et ma sollicitude… Minard, recule de quelques années, et laisse-moi la gravité de mon âge, afin que j’en prenne un instant l’autorité ; Minard, êtes-vous en état de grâce, n’avez-vous rien à vous reprocher ?

— Rien, mon ami, — répondit le président avec une remarquable bonhomie.

— Rien ? — insista Michel, pas un arrêt incertain, sinon injuste ; pas un acte coupable ? Chaque matin, vertueux Minard, Dieu vous trouve à la garde de tous vos devoirs ?… Le citoyen, le magistrat, l’époux, sont représentés dignement par un seul homme ; pas une voix qui, de près ou de loin, crie contre vous — vengeance, ou justice ?

— Puisqu’il faut, Nostredame, continuer devant vous cette confession orale, — répondit Minard avec la timidité d’un âge plus jeune et d’une position moins assise, — une seule voix peut-être, si elle n’a pas oublié jusqu’à mon nom, criera vengeance contre votre ami… C’est la voix d’une femme.