Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Malheur sur vous, Antoine Minard, si cette femme a les yeux de Laure !

— C’est Laurette que je l’appelois !… Elle étoit la plus jolie des jeunes filles qui jamais aient dansé aux chansons, sous les bosquets du Pompéïan !

— Souvenir puéril, — répliqua en souriant le sévère docteur. — Je me rappelle en effet une enfant portant avec la grâce des filles de la vallée d’Hébron une cruche, œuvre de Bernard Palissi… Mais le remords ne peut vous venir de cet endroit ?

— Le remords, maître, et la vengeance, — si le patron de la chapelle de Foulayronnex n’a pas trahi le vœu de la pauvre Laurette.

— Oh ! Minard ! l’écolier de Boncourt l’avoit séduite ?…

Le président baissa la tête.

— Étrange contraste, Minard ! votre faute vous a laissé le bonheur, et mon amour, plein d’innocence, a fait mon désespoir et ma rui-