Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/262

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de la lampe du parloir, reconnoissant son ami, il lui tendit les bras.

— Vous disiez vrai, Nostredame !… Ah ! l’assassin est un huguenot !… Je sens que mes entrailles sont déchirées !… Oh ! dites encore une vérité : combien d’instans ai-je à vivre ?

Les balles, entrées par le rein droit, étoient sorties un peu au-dessous du cœur, en brisant deux côtes. Michel, ayant reconnu la blessure, répondit sans hésiter :

— Vous avez une heure, Minard, pour vous préparer.

La religieuse étoit à genoux près du président. Conformément à la règle sévère de son ordre, un voile couvroit sa figure ; en entendant cet arrêt de mort, elle poussa un cri, rejeta son voile en arrière, et laissa fléchir sa tête sur la poitrine d’Antoine Minard.

— Oh ! qui êtes-vous donc, ma sœur ? demanda le blessé.

— Je n’avois pas voulu, Minard, — dit la