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Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/263

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sœur de l’Ave-Maria, — que la chapelle de Foulayronnex entendît votre serment !

— Laurette ! dit Minard ; justice divine ! je mourrai parjure devant ma victime !

— Qui vous a depuis long-temps pardonné, — sans pouvoir se pardonner à elle-même.

— Une heure, avez-vous dit, Nostredame, — reprit le blessé ; — je la partage, Laurette, entre vous et Dieu !

— Non, Antoine Minard, je n’accepte pas ce coupable partage ; mes affections ne sont plus de ce monde ! religieuse préposée à la garde d’un blessé, je ne reparoîtrai que pour recevoir votre dernier soupir et vous fermer les paupières.

Elle se redressa, rabattit son voile, et sortit du parloir.

— Elle aussi avoit dit vrai, — dit Minard après quelques instans, — elle avoit promis une mort violente à son séducteur !…

— Ne verrez-vous ni votre femme ni votre fils ? demanda Michel.