Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/272

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vous parler de cette France qui semble tout inquiète, tout étourdie, tout en frisson, comme les gens qui vont avoir la fièvre et la maladie.

— Hélas ! madame, me venez consulter sur des destinées si graves, au moment même où j’accuse mes yeux de n’avoir pas vu, mes oreilles de n’avoir point entendu, mon jugement de n’avoir rien empêché… Minard est mort, madame ! — s’écria-t-il en recommençant à pleurer.

— La mort du président n’est point imputable à votre ignorance, mais bien à la malice de ces huguenots qui a déjoué toute bonne prophétie, toute prudence…

— D’ailleurs, interrompit Michel, n’est-ce pas plutôt à vous à réclamer l’hommage dû à toute bonne divination et pronostication…

— À moi, maître ? — demanda la reine.

— Ne m’avez-vous pas rendu ma fille ? n’avez-vous pas deviné, pronostiqué la mortelle douleur qui s’en alloit consumer mon ame et