Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/305

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saires d’Élisabeth, le brutal avis de l’heure à laquelle doit tomber sa tête.

Toute la nuit elle écrivit, le cœur déchiré, mais la main ferme. Levée deux heures avant le jour, elle se vêtit de velours et d’ornemens ; et, dans un instant où le miroir lui retraça son image :

— Beauté du corps, dit-elle, il faut mourir !… Élève-toi, mon ame, tu vas vivre !

Elle communia avec une hostie que depuis long-temps, pour un cas pressant, le pape Pie V lui avoit envoyée. Puis, assise devant le feu de sa chambre, entourée de ses femmes, elle causa mélancoliquement de choses lointaines.

— Me souviens que placée il y a bien long-temps, à peu près dans pareille posture, devant un feu aussi triste que l’est celui-ci, dans une chambre aussi sombre que l’est ma prison, j’entendois, entre un prophète et la reine Médicis, des mots qui chagrinoient bien fort mes bien jeunes idées. On parla de moi, et