Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/306

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comme la reine disoit : Je ne veux pas qu’un seul cheveu tombe de sa tête, le prophète répondit : Empêchez donc alors qu’une hache la frappe cette tête ! Ce mot me fit froid comme aurait fait le fer de la hache.

On frappa rudement à la porte. Peu d’instans après, elle monta sur un échafaud large de douze pieds en carré, haut de deux, tapissé de méchante revesche noire.

Après des dires et des prières, il fallut ôter ses voiles. Malgré elle, le bourreau l’y aida : il arracha, le brutal, jusqu’à la ceinture, robe, pourpoint, corps de cotte, chemisette, de manière que tout le haut de ce corps admirable, que cette gorge éblouissante, qui s’étoit tant émue pour des pensées d’amour, se trouvèrent à nu, devant tous.

— Pardonnez, dit-elle en rougissant, ne suis habituée à me dépouiller ainsi en si grande compagnie, ni à me livrer aux apprêts de si étrange toilette.

Le bourreau s’étoit fait place nette ! —