Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/311

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pagnie de madame la reine-mère, Catherine de Médicis, alloit passer.

Une grave question, la plus importante qu’à l’occasion du voyage d’un souverain puissent faire administrateurs et administrés, avoit été agitée depuis plusieurs jours : — le roi séjournera-t-il, ou ne fera-t-il que traverser la cité ? Les fonctionnaires désiraient le séjour ; le pauvre peuple, chargé par état de payer pour tous, le redoutoit ; et pour l’attente comme pour la crainte, il se faisoit mille conjectures, qui venoient aboutir à une maison de la ville, sise en la Grande-Rue : c’étoit la maison d’un vieillard, cause irritante de la superstition populaire, objet du culte des uns, de la haine des autres, dont le nom étoit tour à tour adoré ou insulté, mais dont la personne, d’ailleurs presque invisible, tant son isolement était rigoureux, auroit en toute circonstance été respectée. La vertu privée commande plus aux hommes que toutes les célébrités.

Ce vieillard, c’étoit Michel de Nostredame.

On se rappeloit le voyage de Michel à Paris,