Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/312

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sa présentation à la cour, ses conversations avec le roi Henri II et sa femme ; avec quelque raison on en venoit à penser que Charles et sa mère ne voudroient passer outre avant que d’avoir entretenu le prophète, c’est ainsi que la multitude appeloit le bon et simple médecin de Salon. Quant à lui, étranger à ce qui se passoit, il avoit refusé au bailli, qui l’étoit venu visiter, d’accompagner le cortége du roi à son entrée dans la ville.

L’arrivée de deux courriers apprit enfin à la foule que le roi approchoit. Les cloches s’ébranlèrent, le canon tira, et une violente arquebusade, ajoutant au tapage des honneurs rendus à la royauté, faillit coûter la vie au souverain : Charles venoit de descendre de sa lourde voiture de voyage, il montoit à cheval, imité par sa mère, qui toujours belle cavalière, malgré ses ans, toujours habile à placer sa jambe sur l’arçon de la selle, ainsi qu’elle en avoit donné la première l’exemple aux femmes, se complaisoit à montrer à tous son courage et sa dextérité ; la détonation de l’arquebusade effraya le coursier de Charles,