Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/321

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— En doutez-vous, Nostredame ? demanda Catherine avec sévérité.

— Pauvre France !… infortunée religion !… continua sans s’émouvoir le médecin de Salon. Des hommes sont là, rois, princes, seigneurs, gentilshommes, souverains, grands vassaux, des soldats derrière eux ; et parce qu’un des grands vassaux lève trop la tête, parce que le prince a peur que cette tête ne touche aux franges du dais, on se divise, on intrigue, on tue… pour le bonheur de la France !… Et la religion ! qui la connaît, de ceux qui l’attaquent et de ceux qui la défendent ? aucun !… question de trône, voilà tout ! question de Dieu, mensonge !…

— Vous commencez à voir mal, — dit le roi sèchement, — je jure Dieu, maître, que la religion occupe toutes mes pensées, et me cause, en ces temps d’hérésie, de cuisantes douleurs !… Je jure Dieu ! — ajouta-t-il en s’animant davantage, — que volontiers perdrai ma couronne, s’il peut m’être donné d’a-