Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/44

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avoit porté sur la pierre : la pierre et la robe de carmélite abandonnée étoient tachées de son sang. — On le reporta au domicile de Laurent.

La nuit entière, le jour suivant, puis un autre jour, puis bien d’autres jours encore, Clarence ne répondit point à la voix de son père, qui l’appeloit avec des cris et des sanglots. Cette enfant avoit alors quatorze ans ; elle étoit jolie, on voyoit déjà qu’elle devoit être belle ; — mais belle de cette beauté qui paroit prendre confiance en ses charmes, qui a des caprices, de la vanité, qui se passionne au plaisir, l’accepte aux dépens de sa conscience, et dans toute sa vie ne fait qu’une faute : — elle a commencé au premier âge de la raison, pour ne finir qu’à l’heure où s’affaisse la volonté, où commence la caducité.

Ponce Gémel, — ainsi que sans doute se seroit montrée la candide Anice Mollard, — avoit été d’un caractère uniforme, docile, incapable de vouloir ni trop long-temps ni trop haut, inquiète au premier bruit. Tout ce qui étoit uniformité et silence avoit accommodé ses organes disposés pour le repos et l’obéis-