sance. Il arriva de la constitution physique et morale de la seconde épouse de Nostredame que les prédispositions de ses enfans restèrent ce que le hasard, qui préside à la distribution des facultés innées, avoit permis qu’elles fussent. L’éducation, qui fait la seconde nature, qui régularise les caprices du hasard, et remplit les vues de la providence, n’avoit en rien participé à l’œuvre de développement de César et de Clarence. Ponce Gémel auroit redouté les cris, les pleurs d’un enfant impatient et gêné dans ses bizarres volontés ; elle auroit craint que le bruit de sa voix, montant le long de la vis de l’escalier de sa maison, n’allât retentir jusque dans le cabinet où méditoit, où travailloit le silencieux Nostredame. César et Clarence étoient donc, l’un à quinze ans, l’autre à quatorze, dans le libre exercice de leurs facultés natives ; César, taciturne et penseur ; Clarence, vive, distraite, prêtant l’oreille à tous les bruits ayant une harmonie, et perdant, par l’irrésistible entraînement d’une vive curiosité, cette modestie du regard, emblème si séduisant de la candeur de
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