Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/69

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tint par deux idées, la recherche de la nièce du greffier au baillage d’Arles, — qui lui ravissoit les titres des deux successions promis pour solde de ses crimes officieux ; — la recherche de cet introuvable trésor, dont la promesse étoit écrite au front de sa visible étoile.

Élie Déé avoit, avant le temps, porté l’empreinte de la vieillesse ; vingt-deux ans de plus s’étoient accumulés sur son corps ; vingt-deux ans qui complétoient sa quatre-vingt-sixième année ! Son corps étoit bien incliné, bien maigre, — sa barbe bien blanche, — ses jambes bien frêles, ses mains bien tremblantes, privées de toute substance, et laissant voir la difformité de leur charpente osseuse ; mais cet inconcevable vieillard, prédestiné pour l’opulence et toujours pauvre, pendu, jeté sur un bûcher, attaqué par la peste et toujours vainqueur de la mort, jusqu’à l’accomplissement de son idée fixe, avoit conservé dans ses yeux le sentiment de sa funeste énergie ; sa voix même, chevrotante et cassée, vibroit encore sur des cordes pleines et fortes, lorsqu’elle étoit inspirée par la passion dominante du juif.