Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 2.djvu/97

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larme, un sourire de volupté dans les yeux de Clarence… Je donnerois, Morosini, tout ce que me promet ma pensée aventureuse, ma noblesse et mon épée !… Je donnerois…

— Contente-toi, enfant, de me donner un moyen de t’être utile.

— Être maître de l’emploi du temps, c’est tout posséder… Pour cette nuit tout est prêt dans le boudoir de la Rosalina, le souper, le flacon du sommeil… Cornaro s’est donné la nuit entière pour l’accomplissement de ses projets… Il faut occuper sa nuit.

— C’est chose facile.

— J’ai prévu le contraire ; trop de sacrifices ont été faits par le sénateur ! Trop d’or a été déposé, par lui, aux pieds de la belle madone, ornement secret du salon de la prostituée. La lubricité de l’impur vieillard lui rendra tout obstacle surmontable… Ma seule espérance est en toi !

— Enfin !… dit l’électeur impatienté.