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Le jeune homme ôta sa toque, et saluant son ami avec une dignité sérieuse :
— Vénérable membre du conseil des Dix, vous avez bien du pouvoir !
— Beaucoup moins qu’un homme aussi riche et aussi méchant que l’est Cornaro.
— Le mal qu’il fait par caractère, tu peux le faire par position.
— Énigmatique enfant, va donc au but !
— Fais arrêter Cornaro. Affilié du parti protestant, il conspire avec des princes d’Allemagne.
— La preuve ?
— En demandes-tu contre tous ceux que tu accuses ?
— Cornaro est sénateur !
— Sans talent, sans autre influence que celle donnée par sa richesse.
— Il a de nombreux clients.
— Tous mendians !