Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/146

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nous en pouvons faire naître une variété prodigieuse dans notre imagination par un seul acte de notre volonté. Il faut avouer cependant, que ces créatures de l’imagination ne sont ni si distinctes ni si fortes ni si vives ni si permanentes que les idées que nous recevons par le moyen des sens, & que nous nommons des choses réelles.

De tout cela notre auteur conclut, 1 que l’existence de la matiere est absurde & contradictoire ; 2°. qu’il y a un esprit qui nous affecte à chaque instant des impressions sensibles que nous appercevons ; 3°. que de la variété, de l’ordre et de la maniere de ces impressions se déduisent la sagesse, la puissance & la bonté de leur divin auteur.

Suivant ce systême singulier, l’univers est donc purement idéal. Les corps ne sont que de simples modifications de notre ame. Ils n’ont pas plus de réalité que n’en ont les couleurs & tout ce que nous voyons en songe.