Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/160

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conscience de ces perceptions ? Où réside le moi qui apperçoit, qui sent ? Dans un autre point de l’étendue pensante : mais comment ce point peut-il être lié avec ceux qui forment les perceptions & en être pourtant distinct ? Je ne dis pas assez ; comment ce point peut-il répondre en même tems & à chaque perception particuliere & au total de ces perceptions, sans pourtant se confondre avec elles ni de l’une ni de l’autre maniere ? Une autre difficulté se présente : l’étendue pensante qui n’est affectée que d’une seule idée l’est en entier ou en partie : si elle l’est en entier, comment de nouvelles idées viennent-elles se loger avec la premiere ? Celle-ci se resserre-t-elle ? Ou l’étendue pensante augmente-t-elle ? Mais qui pourra digérer l’une ou l’autre de ces suppositions ? Qui pourra concevoir une idée qui se réduit à la moitié, au quart de son étendue ? Qui pourra admettre une substance pensante qui se contracte et se dilate ? Si, au contraire, la perception n’affecte le sujet pensant que dans une partie de son