Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/161

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étendue, ce sujet est à la fois pensant et non pensant.

Les difficultés, je pourrois dire les contradictions, se multiplient ici à chaque pas. Les objets extérieurs ne peuvent agir sur le corps pensant que par l’impulsion ; à moins qu’on ne veuille renouveller les qualites occultes des anciens et préférer les notions les plus chimériques, aux notions les plus certaines. Les perceptions ne sont donc que les mouvemens qui s’excitent dans la substance pensante. Nous devons donc raisonner sur les perceptions comme nous raisonnons sur tous les corps en mouvement. Il faudra dire qu’une pensée a tant de degrés de vîtesse, tant de degrés de masse, telle ou telle direction.

L’extreme dissonnance de ces expressions n’est cependant pas ce qui fait ici la principale difficulté. Lorsque nous avons à la fois plusieurs perceptions, il s’excite dans la partie de notre cerveau qui est le siege de la pensée divers mouvemens qui sont ces perceptions. Pour