Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/164

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La force d’inertie n’est pas moins opposée à la liberté que l’étendue & le mouvement le sont à l’entendement & à la volonté. Le corps est de sa nature indifférent au mouvement & au repos : il fait également effort pour conserver l’un ou l’autre de ces deux états : il tend également à retenir quelque degré de mouvement que ce soit ou quelque direction que ce soit : s’il change d’état, ce changement est l’effet d’une force extérieure qui agit sur lui. Le principe de nos déterminations paroît être d’une toute autre nature. Nous sentons en nous une force toujours agissante, qui s’exerce par elle-même, et dont les effets se diversifient presque à l’infini. Nous sentons que nous pouvons commencer une action, la continuer, la suspendre & la reprendre par intervalles, & déterminer à notre gré la durée de ces intervalles. Nous sentons que nous pouvons rappeller une certaine idée, la