Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Si la faculté de penser réside dans une certaine partie de notre cerveau, il y a en nous autant de moi qu’il y a de points dans cette partie qui peuvent devenir le siege d’une perception. La perception est inséparable du sentiment de la perception : une perception qui n’est point apperçue n’est point une perception. Le sentiment d’une perception n’est que l’être pensant existant d’une certaine maniere. Il y a donc en nous autant d’êtres pensans qu’il y a de points qui apperçoivent.

Mais nous n’appercevons pas seulement ; nous voulons, & le vouloir est un mouvement qui s’excite dans un autre point de l’étendue pensante. Le moi qui veut n’est donc pas le moi qui apperçoit.

En vain pour satisfaire à ce que nous sentons intérieurement, entreprendrons-nous de réunir les perceptions & les volitions en un point : ce point est un composé de parties, & ces parties sont essentiellement distinctes les unes des autres.