Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/169

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donner au corps la faculté de penser.

Réponse : on ne borne point la puissance divine en avançant qu’elle ne peut changer la nature des choses. Si l’essence du corps est telle qu’elle soit incompatible avec la pensée, Dieu ne sauroit lui accorder cette faculté sans détruire son essence.

C’est ainsi que nous sommes conduits à chercher hors du corps le principe de nos facultés. Ce principe actif, simple, un, immatériel est l’ame humaine unie à un corps organisé.

L’essence réelle de l’ame nous est aussi inconnue que celle du corps. Nous ne connoissons l’ame que par ses facultés, comme nous ne connoissons le corps que par ses attributs. Ce que l’étendue, la solidité & la force d’inertie sont au corps, l’entendement, la volonté & la liberté le sont à l’ame. Autrefois on cherchoit ce que les choses sont en elles-mêmes, & on disoit orgueilleusement de savantes sottises. Au-