Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/168

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On insiste, & on objecte en second lieu, que nous ne connoissons que l’essence nominale du corps ; d’où l’on infere qu’il peut y avoir dans l’essence réelle un principe, à nous inconnu, de la pensée & de la liberté.

Réponse : les attributs qui constituent l’essence nominale du corps ont leur fondement dans l’essence réelle. Ils sont les rapports nécessaires sous lesquels le corps se montre à nous. D’autres intelligences le voient sous d’autres rapports ; et tous ces rapports sont réels. Mais, quel que soit leur fondement, quels que soient le nombre & la nature des attributs du corps qui nous sont inconnus, il demeure toujours incontestable que ces attributs ne peuvent être le moins du monde opposés à ceux que nous connoissons. La pensée et la liberté ne découlent donc pas des attributs du corps qui nous sont inconnus.

On fait un dernier effort, & on objecte en troisieme lieu, que c’est borner la puissance divine que d’oser soutenir qu’elle ne peut pas