Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/238

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faits, que l’être existant par soi est nécessairement puissant, sage, bon ; c’est-à-dire, qu’il a toute la puissance, toute la sagesse, toute la bonté possibles. Il voit jaillir de ces attributs divins les sources intarissables de son bonheur, et pénétré d’amour, de joie & de reconnoissance il adore la bonté ineffable qui l’a créé.

Mais la curiosité du demi-philosophe s’irrite facilement : elle est accoutumée à oser. Que faisoit l’être nécessaire avant qu’il créât ? Comment a-t-il créé ? Quelle est la nature de sa durée ? Comment apperçoit-il la succession ? Questions aussi impertinentes que dangereuses et qui n’occuperont jamais un sage.

L’athée qui nous reproche que pour expliquer le monde, nous recourons à un être beaucoup plus merveilleux ou plus incompréhensible que le monde, a-t-il oublié que le cerveau de l’horloger est beaucoup plus incompréhensible que la montre ? Mais une montre qui se