Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

formeroit par le mouvement fortuit de quelques morceaux d’acier ou de cuivre, seroit-elle plus facile à concevoir que le cerveau de l’horloger ? Nous avons dans l’horloger la cause naturelle de l’existence de la montre. Il est vrai que cette cause a ses obscurités : en est-elle moins certaine ? Et où est la cause dont nous concevions nettement l’action, la nature ? Niera-t-on pour cela qu’il y ait des causes ? Ce seroit nier sa propre action. Nous n’accumulons point les merveilles : il n’est proprement ici qu’une merveille, mais qui absorbe toute conception. La réalité de l’univers n’a rien ajouté à l’idée de l’univers : s’il nous étoit permis de voir dans l’entendement de l’ouvrier, nous ne regarderions pas l’ouvrage.