Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/278

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mouvement qui tendroit à pervertir, à détruire l’individu. Elle écartera donc avec le plus grand soin tout ce qui pourroit exciter un semblable mouvement dans des fibres disposées à le recevoir. L’effet qu’il y produiroit ne seroit pas absolument momentané. L’état actuel des molécules élémentaires des fibres, leur arrangement, leur position respective s’en ressentiroient plus ou moins ; & ce changement, quelque léger qu’il fût, seroit toujours un nouveau degré de propension ajouté à ceux que les fibres posséderoient déja. Cet effet seroit encore plus dangereux s’il étoit accompagné de sensations agréables & un peu vives. L’imagination s’y trouveroit intéressée. Elle reproduiroit ces sensations ; & en les reproduisant elle augmenteroit la disposition des organes à les transmettre. Elles acquerroient ainsi plus de vivacité & solliciteroient l’ame plus fortement.